Rung-Hutan

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Bienvenu à l'abattis

       En Guyane le lien entre forêt et population reste ténu malgré un territoire recouvert à plus de 95% par l'Amazonie. La population se concentre sur le littoral, tout comme les activités économiques et agricoles (maraîchage, pêche maritime, quelques scieries...).

       Le lien quotidien avec la forêt se fait souvent  via les abattis: parcelles de 3 ou 4 ha défrichées et entretenues par les particuliers pour leur consommation. 3/4 de la production agricole de Guyane se fait sur les abattis, lorsque ceux-ci sont bien gérés ils permettent largement l’auto-subsistance de la population bien que leurs retombées économiques soient minimes.

 

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Abattis en fin de brûlis, dans la région de  St Laurent du Maroni

La photo a été prise par Thomas Andrieu, merci à lui!

 

       Lors de l'installation de l'abattis, arbres, lianes et végétation basse sont coupées puis brûlées sur place pour fertiliser le sol en y laissant les minéraux issus de la matière végétale. On plante ensuite manioc, bananes, papayes, ignames... organisés de façon à ce que les plantes à croissance rapide fassent de l'ombre aux suivantes ne supportant pas une exposition trop forte. Le défrichement, l'entretien et la jachère répondent à des règles strictes propres à chaque origine ethnique (Bushi-Nenguée, Amérindienne, Haïtienne...) qui assurent la durabilité du procédé. Après 3 ans l'abattis est laissé en jachère pour permettre au sol de se reconstituer et à la forêt de reprendre ses droits: l'espace est recolonisé par une succession d'herbes puis d'arbres locaux venant naturellement de la forêt alentour.

 

       En espaçant ainsi les zones agricoles, au milieu de la forêt et sur de petites surfaces l'agriculture sur brûlis permet de limiter l'érosion des sols et l'invasion d'insectes nuisibles. Les zones agricoles sont en effet protégées par la forêt environnante et les maladies ou les ravageurs passent difficilement d'une culture à l'autre.

       Cependant une telle gestion est difficile, peu extensible et demande un savoir-faire précis et difficile qui a tendance à se perdre. Cela menace l'économie et l'agriculture mais également l'environnement et la durabilité des cultures: une mauvaise gestion conduit à l'épuisement des sols et à des problèmes d'érosion ou de ravageurs.

 



30/10/2014
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