L'exploitation des forêts en Afrique: le modèle des concessions
En Afrique, l’exploitation des forêts naturelles fonctionne principalement sur le principe des concessions. La forêt, appartement à l’état, est soit classée en « domaine permanent » et donc doit rester à l’état de forêt, soit en forêt communautaire gérée localement ou convertie en terres agricoles. La forêt du domaine permanent est soit protégée, soit destinée à l’exploitation. Les sociétés de production se voient attribuer des concessions qu’elles peuvent exploiter en échange d’une rémunération à l’état. En plus de ces taxes les exploitants doivent fournir un plan d’aménagement : il comprend les inventaires de faune et de flore effectués par la société sur le territoire, le planning des coupes et les espèces concernées et les mesures environnementales et sociales que les entreprises doivent prendre.
Selon les pays, la législation varie et peut être plus ou moins stricte. Au Cameroun les conditions sont assez précises et pour avoir le droit d’exploiter il faut un travail préalable conséquent de la part des sociétés. Elles doivent tout d’abord inventorier l’ensemble de la zone pour cartographier la forêt (le type de végétation, sa densité, la faune qu’elle abrite…) et proposer un tracé des routes d’accès principales. Ces inventaires permettre de bien connaître les ressources disponibles et de diviser en conséquence le massif en blocs exploitables en une année. Ces blocs représentent en général des volumes de bois à peu près équivalent qui permettront une stabilité dans les revenus de l’entreprise. Une fois la zone divisée en Unités d’Aménagement la société propose une Assiette de coupe, qui est le programme annuel des coupes couvrant toute la rotation, environ 30 ans en général. A l’issue d’une rotation la forêt a pu se régénérer et les premières parcelles exploitées sont de nouveau coupées.
Lorsqu’une concession est attribuée, 3 ans sont laissés à la société pour réaliser les inventaires et proposer un plan d’aménagement qui devra être validé par l’état pour avoir le droit de poursuivre la production. Dans ce plan d’aménagement il y a en plus des aspects techniques et un volet socio-économique : subventions locales pour permettre le développement de la région, respect des traditions, des zones culturelles et du territoire des villages environnants, mise en place d’une base vie pour les ouvriers intégrée au contexte local, normes sanitaires et sociales… sont aussi mis en place des systèmes de surveillance du braconnage (ouvrir des routes en forêt attire forcément les chasseurs), des infrastructures pour acheminer le ravitaillement sans devoir défricher pour faire de l’agriculture, des règles techniques pour une exploitation à faible impact etc.
Ces contraintes permettent théoriquement de limiter l’impact sur la forêt et d’assurer son exploitation durable.
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